Vivre avec un partenaire TDAH

On ne le dira jamais assez, être en couple comporte souvent son lot de défis. Des ajustements sont à prévoir : une bonne communication, une confiance mutuelle, de la patience, de l’empathie et une bonne compréhension des besoins de son partenaire.

Seulement, pour une personne tdah, ces obligations émotionnelles peuvent s’avérer compliquées à respecter en continu. Ce qui impacte souvent la relation, car un conjoint peut être frustré par les omissions et la désorganisation de son partenaire. Les sentiments peuvent être blessés, et la patience mise à rude épreuve, lorsque la personne atteinte de TDAH ne parvient pas à respecter ses engagements.

D’autant plus si celui-ci :

• Met une heure à se préparer lorsque vous devez aller chez vos amis, et vous arrivez systématiquement en retard ;

• N’a toujours pas sorti la poubelle alors que vous lui avez déjà rappelé de le faire.

• A oublié que c’était à son tour d’aller chercher les enfants.

• De façon générale, oublie les évènements importants ou ne tient pas ses promesses

• Se rend souvent compte qu’il/elle a oublié quelque chose d’important (lunettes, téléphone mobile, etc.) alors que vous êtes déjà en route. Et du coup, vous êtes obligé de rebrousser chemin illico (oui, je l’ai vécu !).

• A du mal à contrôler ses réactions impulsives ou ses émotions.

Pourtant, apprendre à composer avec le TDAH de votre conjoint est primordial pour le succès de votre relation.

Les conséquences possibles dans le couple

Du fait du TDAH de leur partenaire, et dans un but de « compensation » le conjoint peut endosser un rôle « parental » dans le couple. Il est celui qui rappelle ou qui organise, et ressent de la frustration, de la lassitude et de la déception lorsque leur partenaire « n’entre pas dans le moule ».

Le conjoint peut ainsi assumer la plupart des responsabilités au lieu de les partager, et a l’impression d’assumer seul la charge mentale, tout en épaulant son partenaire. Il prendra en charge les tâches qui seront fastidieuses pour leur partenaire : certaines tâches domestiques, administratives, etc. Et cela peut être épuisant.

Mes conseils si votre conjoint(e) est TDAH :

• Accepter qu’après le début d’une prise en charge par un médecin, un psychiatre ou un coach, les changements peuvent être longs à survenir.

• Mentionnez-lui à quel point vous appréciez ses efforts.

• En cas de problème, communiquez plutôt sur comment vous vous sentez, plutôt que de vous blâmer l’un et l’autre. Essayez de ne pas argumenter sur les traits et les comportements qui sont hors du contrôle de votre conjoint et qui sont une conséquence de son TDAH.

• Vous ne devez pas vous sentir coupable si votre conjoint néglige certaines tâches. C’est à lui de travailler sur l’amélioration de ces traits. Tout ce que vous pouvez faire, c’est lui offrir un soutien affectueux. Vous pouvez lui suggérer de faire appel à une aide extérieure professionnelle, en lui rappelant que votre préoccupation est votre amour pour lui, et non la colère et la frustration.

• Non, ne faites pas tout à sa place… Vous n’avez pas le don d’ubiquité. De plus, votre partenaire pourrait ne pas tolérer pas qu’une autre personne soit toujours à faire les choses à sa place, soit par bienveillance (amour) ou peut-être par charité… Cela pourrait le frustrer car il pourrait intégrer que « tout seul il n’y arrivera pas » …

• Lors d’une réunion de famille – ce qui peut être particulièrement épuisant pour un TDAH – trouvez votre propre langage secret lorsque votre conjoint(e) a besoin d’une pause pour faire le plein de silence et de tranquillité.

• Lisez, et informez-vous tant que vous pouvez à propos du TDAH. Allez aux conférences et webinaires pour personnes atteintes du TDAH. Plus vous connaitrez les symptômes de votre conjoint, plus il se sentira compris, et plus il sera facile pour lui de faire face.

Pour la personne TDAH : Voyez les échecs comme des situations d’apprentissage et une occasion de « réajuster » certaines choses, car somme toute, rien ne peut être réellement parfait. Posez-vous les questions suivantes : « Qu’ai-je appris de cette expérience ? Qu’est-ce qui a fonctionné ? Qu’est-ce qui au contraire, n’a pas marché ? Que dois-je réajuster pour mieux faire la prochaine fois ? ». Même si vous avez parfois du mal à vous « arrêter », faites fréquemment une pause pour faire ce bilan, cela vaut vraiment le coup.

Prenez ce temps de réflexion.

En conclusion :

Vivre avec une personne ayant un Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité n’est pas sans conséquence. Quelques ajustements quotidiens sont à prévoir mais il est tout à fait possible d’être un couple heureux !

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