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Ces douleurs transgénérationnelles qu’on hérite de notre mère (sans même s’en rendre compte)

  • Photo du rédacteur: Iset Ndomb
    Iset Ndomb
  • 23 oct.
  • 14 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 oct.

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Il y a des fardeaux qu’on ne voit pas, mais qu’on porte chaque jour. Pas sur les épaules, mais dans le cœur : ce sont des émotions qui ne nous appartiennent pas vraiment, mais que nous ressentons avec intensité, comme la peur du rejet, le besoin constant d’être parfaite, la difficulté à dire non dans nos relations, ou un sentiment d’étouffer dans d'autres relations.


On pense souvent qu’il s’agit de notre personnalité : « Je suis trop sensible », « Je réfléchis trop », « C’est ma personnalité ». Et si ce n’était pas le cas ? Et si ces émotions ne nous appartenaient pas totalement, mais trouvaient leur origine dans une histoire plus ancienne que la nôtre ?

Les douleurs transgénérationnelles se transmettent souvent d’un parent de même sexe, parfois de mère en fille. Elles voyagent silencieusement, à travers les gestes, les mots, et surtout les silences. Elles se cachent dans des gestes, des phrases, des silences répétés au fil des générations. Ce sont des héritages invisibles, transmis sans mauvaise intention, souvent pour protéger… mais qui finissent par perpétuer la souffrance.


Et sans même nous en rendre compte, nous reproduisons ces schémas : par loyauté, par peur de blesser, ou simplement parce que nous n’avons jamais appris à faire autrement. Reconnaître ces transmissions, ce n’est pas accuser. C’est une manière d’ouvrir les yeux sur ce qui nous a façonnées, pour pouvoir, enfin, s’en libérer avec douceur.


Qu’est-ce qu’une blessure transgénérationnelle ?


Une blessure transgénérationnelle est une douleur émotionnelle ou psychique héritée d’un parent, d’un grand-parent, parfois même d’un aïeul plus lointain. Elle se transmet inconsciemment par les comportements, les croyances, les émotions, et parfois même les silences. Contrairement à un traumatisme direct vécu par la personne elle-même , la blessure transgénérationnelle agit comme une empreinte émotionnelle invisible : on en porte les traces sans savoir d’où elles viennent.


On distingue généralement deux formes de transmission :


- Les douleurs transgénérationnelles, fréquentes et souvent banalisées, naissent d’une éducation trop stricte, de non-dits, d’une dépendance affective d’un parent, d’une négligence émotionnelle, ou d’un déséquilibre relationnel — comme une inversion des rôles, une fusion ou une distance affective extrême.


- Les traumatismes transgénérationnels, plus profonds, découlent de drames familiaux majeurs (guerres, colonisation, exil, violences, agressions sexuelles, secrets, deuils non faits…).


Le sujet étant d'une vaste ampleur, dans cet article, j'ai choisi, dans cet article, de me concentrer plus spécifiquement sur les douleurs transgénérationnelles — celles qui, bien que fréquentes, sont souvent banalisées, celles que tant de femmes ressentent sans toujours les nommer. Elles ne viennent pas d’un traumatisme extrême, mais d’un climat émotionnel installé au fil du temps : un amour conditionnel, un manque de reconnaissance, une toxicité subtile dans les échanges, ou des dévalorisations répétées qui finissent par user la confiance en soi. Ce sont des blessures qui ne crient pas, mais qui se rejouent dans la manière d’aimer, de materner, de travailler, ou de s’oublier. Et, bien sûr, tous les parents ne reproduisent pas ces dynamiques ; il s’agit de comprendre les mécanismes pour faire mieux lorsque ces empreintes existent.


Les douleurs transgénérationnelles les plus fréquentes entre mère et fille


1. Une éducation rigide ou autoritaire


Dans de nombreuses familles, la rigueur a longtemps été confondue avec l’amour. Un enfant “bien élevé” devait obéir sans discuter, faire honneur à ses parents et maîtriser ses émotions. Les pleurs, la colère ou la tristesse n’avaient pas leur place. Peu à peu, la fille apprenait à se conformer plutôt qu’à s’exprimer. Elle devenait sage, efficace, irréprochable. En grandissant, elle en vient à croire qu’elle doit mériter sa place : en travaillant plus que les autres, en s’excusant au moindre faux pas, en cherchant sans cesse à faire mieux.


Pour exemple, Anissa, 38 ans, n’avait pas le droit de parler à table, et une note inférieure à 18/20 lui valait les reproches de sa mère. Aujourd’hui, elle culpabilise encore quand elle prend un jour de repos.


À l’âge adulte, cette programmation intérieure se traduit souvent par un perfectionnisme épuisant. Dire non semble dangereux, se reposer paraît coupable. L’amour se confond avec la performance, la peur de décevoir avec la loyauté. Cette rigidité émotionnelle, héritée d’une éducation stricte, empêche parfois d’accueillir la douceur, la vulnérabilité ou même la joie spontanée. Et pourtant, c’est précisément là, dans cette capacité à se permettre d’être imparfaite et sensible, que réside la véritable autonomie émotionnelle.


2. Les tabous familiaux et les non-dits


Il y a des maisons où certaines choses ne se disent pas. Les maladies, les addictions, les deuils ou les drames sont soigneusement dissimulés derrière des phrases comme : « Ce n’est pas le moment », « Ça ne te regarde pas », ou encore « On ne va pas remuer le passé ». Ces silences créent une atmosphère étrange, faite de malaise et d’incompréhension. La fille perçoit qu’il se passe quelque chose, sans jamais savoir quoi. Elle ressent la tension, les regards échangés, les conversations interrompues… et, faute de mots, elle comble les vides à sa manière : culpabilité, angoisse, confusion.


Anne-Lise, 42 ans, a appris à 21 ans que son frère était schizophrène. Enfant, sa mère lui disait seulement « il est bizarre » et n'a jamais souhaité en discuter avec elle. Depuis, elle en garde un sentiment de trahison, et que sa mère lui a caché une vérité essentielle : Anne-Lise cherche sans cesse “la vraie version” des événements. Le silence de sa mère est perçu comme de la négligence et du déni.


En grandissant, cette empreinte silencieuse peut se transformer en inquiétude, en sentiment d’insécurité émotionnelle ou en doute permanent sur la réalité des choses : « Et si je n’avais pas tout compris ? Et si ma mère ne m’avait jamais tout dit ? » Même lorsque les faits sont anodins, le non-dit agit comme une fracture invisible : il crée un écart entre ce qu’une enfant ressent et ce qu’on lui montre. Ce décalage mine la confiance en soi, en les autres, en la vie. Car comment se sentir stable lorsqu’une part de vérité semble toujours cachée ? Les tabous familiaux laissent une marque profonde : celle d’une vérité manquante, qui pousse souvent à chercher, encore et encore, des réponses à une histoire incomplète.


3. Les blessures émotionnelles liées à la maladie d’une mère ou d’une grand-mère


Quand une mère ou une grand-mère est malade, dépressive ou simplement absente, la fille apprend souvent à prendre le relais. Elle devient la confidente, l’aidante, la responsable. Elle grandit trop vite, en endossant un rôle d’adulte avant l’heure. Cette inversion des rôles — où l’enfant devient la mère de sa propre mère — laisse une empreinte durable, y compris dans la façon d’habiter plus tard son propre rôle de mère. À l’âge adulte, cette posture se transforme souvent en hyper-responsabilité : besoin de tout gérer, peur de lâcher, incapacité à demander de l’aide.


Pour exemple, Hawa, 35 ans, a vu sa mère souffrir après le décès d’une grand-mère atteinte d’Alzheimer. À quinze ans, elle organisait les repas, rassurait ses frères et veillait sur la maison. Aujourd’hui, elle a développé une hyperresponsabilité vis-à-vis de sa mère et culpabilise dès qu’elle s’arrête.


Cette femme porte une tendresse immense, mais aussi un poids invisible. Elle attire souvent des personnes « à sauver », des partenaires fragiles ou dépendants, parce que c’est un rôle qu’elle connaît trop bien. Aimer devient alors synonyme de réparer, d’alléger, de porter. Et ce rôle de sauveuse, pourtant noble en apparence, finit par épuiser. Il vide doucement l’énergie vitale, jusqu’à ce qu’il ne reste que le sentiment d’être indispensable. Guérir cette blessure suppose une véritable rééducation : apprendre qu’on peut aimer sans porter, aider sans s’oublier, et être présente sans s’effacer. C’est redonner à l’amour sa juste place : celle du lien, et non du sacrifice.


4. La dépression maternelle


Grandir auprès d’une mère triste, épuisée ou distante crée un vide difficile à nommer. La fille perçoit le déséquilibre, ressent la lourdeur de cette absence affective, mais n’a pas les mots pour la comprendre. Alors, elle fait ce qu’elle peut pour combler ce vide : elle devient joyeuse pour deux, calme pour deux, forte pour deux. Elle surveille les émotions de sa mère, devine ses besoins, apprend à être discrète pour ne pas en rajouter.


L'histoire d'Ingrid, 40 ans, qui se souvient d’une mère souvent alitée, rarement souriante en est un exemple. Enfant, elle racontait des blagues pour alléger l’atmosphère. Adulte, elle cherche encore à “tenir” tout le monde par la bonne humeur.


Peu à peu, cette hypervigilance émotionnelle devient un mode de survie. À l’âge adulte, elle se traduit par un besoin inconscient de combler à nouveau ce manque : à travers le travail, la performance, le dévouement ou la quête d’amour. Cette blessure crée fréquemment une dépendance affective subtile : le besoin constant d’être reconnue, rassurée, choisie. Pourtant, cette recherche ne peut aboutir tant que la blessure d’origine - souvent une négligence affective involontaire - n’est pas reconnue : celle d’avoir manqué d’une présence stable, d’un regard qui apaise et enveloppe. Reconnaître la tristesse maternelle, c’est faire la paix avec le passé. C’est comprendre qu’elle n’était pas un manque d’amour, mais souvent une incapacité à aimer autrement. Cette compréhension, bien plus qu’une excuse, devient une porte vers la guérison : elle permet de dissocier la peine de la loyauté, et de retrouver le droit d’être pleinement vivante.


5. L’alcoolisme ou l’instabilité émotionnelle


Vivre dans un climat d’alcoolisme, de colère ou d’imprévisibilité, c’est apprendre très tôt à marcher sur des œufs. Chaque jour devient un terrain miné où tout bascule. Dans ce contexte, la fille développe une vigilance extrême : elle observe le ton de voix de sa mère, les gestes, les signes avant-coureurs de la tempête. Cette hypervigilance la protège… mais la coupe progressivement d’elle-même.


Alexandra, 36 ans, guettait chaque soir l’odeur d’alcool avant que la porte d’entrée ne s’ouvre. Elle a grandi dans l'insécurité et l'hypervigilance : sa mère alternait entre les moments de tendresse, les moments d'absence et les comportements agressifs. Aujourd’hui, le moindre changement de ton lui crispe les épaules.


À l’âge adulte, cette empreinte se traduit par une peur du chaos, une intolérance à l’incertitude, voire un besoin de tout contrôler pour se sentir en sécurité. Ces femmes deviennent souvent des repères solides pour les autres, toujours prêtes à gérer, à anticiper, à rassurer. Mais derrière cette solidité apparente se cache une fatigue profonde : celle d’avoir dû être l’adulte avant l’heure, celle de ne jamais pouvoir se relâcher complètement. Se libérer de cette blessure, c’est accepter que la sécurité intérieure ne dépend plus du contrôle, mais de la confiance. C’est reconnaître que le monde n’est plus menaçant comme autrefois, que l’on peut baisser la garde sans danger. Et, petit à petit, laisser la place à une stabilité plus douce, née non pas de la peur, mais de la foi en sa propre capacité à traverser.


6. La dépendance affective d’un parent


Certaines mères n’ont jamais appris à “se remplir” par elles-mêmes. Elles se nourrissent de la présence de leur fille pour combler leur vide intérieur, cherchant à travers elle le soutien, l’écoute ou la tendresse qu’elles n’ont jamais reçus de leur propre mère. Les confidences deviennent un exutoire, les plaintes un lien, les reproches une forme de chantage affectif. L’amour se transforme en fusion, une proximité qui ne laisse plus d’espace pour respirer ni d’intimité personnelle.


Fatou, 39 ans, était la confidente attitrée de sa propre mère : messages tardifs, longs appels, critiques au sujet de son père, secrets trop lourds pour son âge. Aujourd’hui, elle culpabilise encore quand elle coupe court à une conversation.


L’enfant, persuadée que sa mère a besoin d’elle, apprend à s’effacer pour ne pas la blesser. Elle devient la confidente, la médiatrice, l’éponge émotionnelle. Chaque fois qu’elle ressent un malaise, elle l’étouffe pour préserver l’équilibre familial. Elle grandit avec la croyance que son rôle est de soulager les autres, même au prix de son propre bien-être. À l’âge adulte, cette blessure se rejoue souvent à travers une culpabilité chronique et une peur intense de blesser. Dire non paraît cruel, s’affirmer semble égoïste. L’amour et le sacrifice se confondent, comme si l’un ne pouvait exister sans l’autre. Pourtant, poser une limite n’est pas rompre le lien : c’est lui permettre de devenir plus sain, plus juste, plus vrai. Guérir ce type de blessure, c’est réapprendre à aimer autrement. C’est accepter que l’on peut être présente sans s’effacer, donner sans se vider, et aimer sans porter. La distance n’est pas une trahison, mais un espace nécessaire pour exister pleinement. Apprendre à distinguer “aimer” de “se sacrifier” est une étape essentielle de la guérison, un acte d’amour envers soi, et paradoxalement, un geste de respect envers l’autre.


7. Le rejet d’une mère qui ne voulait pas d’enfant


Il existe aussi des douleurs plus silencieuses, mais tout aussi profondes : celles de ne pas avoir été une enfant désirée. Une mère qui dit, même des années plus tard, « Je n’étais pas prête » ou « Tu m’as gâché la vie », laisse une empreinte indélébile dans le cœur de son enfant. Derrière ces mots se loge un doute fondamental : « Ai-je le droit d’exister ? »


Lydia, 34 ans, a grandi avec l’impression d’être “de trop”. Elle ne faisait pas de vague et était “la bonne élève”, mais n’obtenait jamais l’attention de sa mère. Aujourd’hui, elle choisit souvent des emplois ou des relations où il faut prouver sa valeur sans cesse. Elle tombe régulièrement sur des partenaires émotionnellement distants.


Cette blessure est particulièrement déstabilisante, car elle remet en question la base même de l’amour maternel et peut rendre l’accès à la maternité complexe. La fille grandit avec la sensation d’être de trop, d’avoir à justifier sa présence, de devoir mériter sa place dans le monde. À l’âge adulte, cette empreinte se manifeste par une peur de ne pas être aimée, ou par le besoin constant de prouver sa valeur. Elle peut conduire à des relations déséquilibrées, à l’auto-sabotage, ou à une difficulté à envisager la maternité à son tour, par crainte de reproduire ce rejet. Guérir cette blessure, c’est reconnaître que l’amour ne se quémande pas, qu’il se construit à l’intérieur de soi. C’est cesser de chercher dans le regard des autres la preuve que l’on mérite de vivre, et apprendre à se la donner soi-même. L’amour de soi prend alors la place du manque, la légitimité remplace la honte. S’aimer non pas malgré son histoire, mais grâce à elle, devient un acte de renaissance. Car c’est souvent dans la profondeur de ces blessures que se forgent la sensibilité, la force et la capacité à aimer autrement.


Comment ces blessures se transmettent (même sans paroles)


On ne transmet pas seulement ce que l’on dit, mais aussi ce que l’on vit. Les blessures transgénérationnelles se propagent souvent par mimétisme émotionnel, un apprentissage inconscient qui s’inscrit dans le corps et dans les émotions, avant même de passer par les mots. L’enfant observe, ressent, et intègre les comportements parentaux comme des vérités sur la vie, l’amour, la peur ou la valeur de soi.


Ce processus se fait de façon silencieuse :


  • Une mère contrôlante apprend que “l’amour passe par le contrôle”. 

  • Une mère qui se tait enseigne que “parler, c’est dangereux”. 

  • Une mère victime transmet que “souffrir, c’est normal”. 

  • Une mère culpabilisante laisse croire qu’“aimer, c’est devoir”. 


Ces enseignements invisibles se gravent dans la mémoire émotionnelle. À force d’observer, la fille reproduit, souvent malgré elle. Elle peut devenir exigeante et critique comme sa mère, ou au contraire s’effacer totalement pour ne pas lui ressembler. Dans les deux cas, elle reste enfermée dans le même système émotionnel : celui où l’amour se confond avec la peur, et la loyauté avec la souffrance.


Même sans paroles, l’énergie d’une famille parle d’elle-même : dans les silences prolongés, les tensions à table ou les émotions jamais nommées. Les non-dits pèsent autant que les mots. Et les émotions refoulées laissent une empreinte durable, parfois jusque dans le corps. L’épigénétique, qui étudie l’influence de l’environnement sur l’expression des gènes, montre que des traumatismes non résolus peuvent avoir un effet sur les générations suivantes. La bonne nouvelle, c’est que cette transmission n’est pas une fatalité. Ce qui a été appris peut être désappris et ce qui a été hérité peut être transformé. La conscience, l’accueil de sa propre vérité et la douceur envers soi sont les premiers pas vers une libération profonde. Reconnaître ce que l’on porte ouvre la possibilité d’un nouveau récit familial, dans lequel l’amour n’est plus synonyme de poids mais de choix.


Quand la douleur transgénérationnelle devient un schéma


Lorsqu’une douleur transgénérationnelle n’est pas reconnue, elle influence notre manière de penser, d’aimer, de réagir, sans que nous en ayons toujours conscience. On rejoue alors les mêmes scénarios : les mêmes partenaires qui ne nous voient pas vraiment, les mêmes conflits familiaux, les mêmes émotions de honte, de peur ou d’injustice.


Ces répétitions ne sont pas des échecs, mais des appels à la conscience. Elles reviennent frapper à la porte de notre vie tant que leur message n’a pas été entendu. Une mère qui n’a jamais eu le droit d’exprimer sa colère peut transmettre à sa fille une peur du conflit. Une mère qui s’est oubliée pour sa famille transmet souvent la croyance que s’aimer, c’est être égoïste. Une mère qui n’a jamais été reconnue dans ses efforts peut transmettre la nécessité d’être validée à tout prix. Le risque, si rien ne change, est de poursuivre les mêmes boucles relationnelles, au détriment de sa santé émotionnelle.


Tant que ces schémas restent dans l’ombre, ils continuent de se répéter, génération après génération, comme une mélodie que personne n’a vraiment choisie. Mais il suffit parfois qu’une femme, un jour, s’interroge, décide de se libérer, ose dire “non”, pour que tout l’équilibre familial vacille. Ce n’est pas qu’elle fait mal les choses : c’est qu’elle interrompt la transmission. Et ce geste, aussi inconfortable soit-il, est souvent le premier acte d’amour véritable envers sa lignée.


Comment commencer à se libérer de ces transmissions


La libération ne passe pas par la rupture, mais par la conscience. Guérir une blessure transgénérationnelle, c’est rétablir la circulation émotionnelle là où il y avait du silence, de la peur, ou de la confusion. Voici quelques étapes clés :


1. Reconnaître. Identifier les schémas récurrents : les situations où l’on se sent toujours en faute, rejetée, ou obligée. Mettre des mots sur ce qui se rejoue : “Ce que je ressens ne vient pas que d’aujourd’hui.”

2. Accueillir. Accepter l’émotion sans la juger, pleurer, écrire, parler, respirer. Ce n’est pas “trop” : c’est une libération naturelle d’émotions contenues pendant des années.

3. Différencier. Faire la distinction entre ce qui m’appartient et ce qui appartient à ma lignée. Une phrase puissante pour cela : “Maman, je te rends ce qui t’appartient, avec amour et gratitude. Et je garde ce qui me nourrit.”

4. Poser des limites symboliques. Écriture, visualisation, rituels simples : brûler une lettre, déposer une pierre dans la nature, allumer une bougie pour symboliser une libération. Le geste importe moins que l’intention.

5. Créer sa propre voie émotionnelle. Guérir ne veut pas dire renier son passé mais choisir de ne plus le répéter. C’est apprendre à aimer autrement, à éduquer autrement, à exister autrement, en préservant son intimité et son autonomie intérieure.

Faites cet exercice : 

Écrivez cette phrase et complétez-la : “Dans ma famille, on m’a appris que… mais moi, j’ai envie de croire que…”


Conclusion : Vous n’avez pas à porter ce qui ne vous appartient pas


Les douleurs transgénérationnelles ne sont pas une condamnation mais un héritage que nous pouvons transformer. Elles montrent le chemin de la conscience, de la compassion et de la liberté intérieure. Mettre de la lumière sur ce qui a été transmis, ce n’est pas accuser sa mère. C’est reconnaître que, comme elle, nous avons fait du mieux possible avec les outils disponibles.


Mais aujourd’hui, d’autres outils existent : la compréhension, la parole, la bienveillance envers soi, et l’accompagnement par une coach quand vient le moment de passer à l’action. La transformation réelle naît du passage à l’action : oser dire non à une mère émotionnellement immature, contrôlante, ou intrusive, poser une limite, s’autoriser à penser différemment, choisir pour soi. Le coaching n’efface pas le passé, il redonne le pouvoir d’écrire la suite.


À chaque fois qu’une femme choisit de ne plus porter ce qui ne lui appartient pas, c’est tout un système intérieur qui se réorganise. Elle ne change pas l’histoire familiale : elle change la manière dont elle y prend place. Et c’est ainsi qu’elle offre à ses enfants et à elle-même, un modèle nouveau : celui d’une liberté apaisée. Elle ne reproduit plus le schéma vécu avec sa mère.


Mon accompagnement est conçu pour cela : passer de la compréhension à la mise en mouvement, du poids du passé à la construction d’un présent aligné. Un espace concret pour transformer ses prises de conscience en décisions, ses émotions en leviers, et ses limites en sécurité intérieure. Obtenez une aide concrète et bienveillante : je propose un premier échange gratuit pour clarifier votre situation et voir comment vous accompagner au mieux, en respectant votre rythme et vos besoins. Vous voulez transformer ce que vous avez compris en actions concrètes ? Découvrez le programme ici [lien] — et si vous préférez commencer par un pas simple, réservez votre premier échange : parlons de ce qui pèse, de ce qui compte, et de la manière la plus juste d’avancer.


 
 
 

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